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Dégage Ahmed Abderraouf Ounaies

Par ACTU TUNISIE - 8 février 2011 Aucun Commentaire






"Dégage Ahmed Ounaies" car il a trés mal représenté méme indignement la Tunisie lors de son déplacement à Paris.

La transcription de son point de presse avec Alliot-Marie révèle des positions graves, mettant en péril l’indépendance de la Tunisie.

La transcription complète du point de presse du 4 février 2011 :

Michèle Alliot-Marie
Mesdames et Messieurs,
Je veux vous dire d’abord combien je suis heureuse que la première visite bilatérale d’Ahmed Abderraouf Ounaies depuis sa nomination soit pour la France. Vous y êtes, Cher Collègue, chez vous depuis longtemps, je vous le disais la première fois que vous étiez venu dans cette maison et vous y êtes, vous le savez, très bienvenu. Cette première visite nous honore, je tiens à le dire, marque la grande amitié entre la Tunisie et la France et nous oblige aussi. Car c’est évidemment un signal très fort qui est donné à la France et aux Français, dont vous savez à quel point ils se passionnent pour l’histoire, pour l’histoire ancienne et pour l’histoire actuelle de la Tunisie, histoire qui est en train de s’écrire en Tunisie. Je puis vous assurer, Monsieur le Ministre, que les Français ont été très impressionnés par la façon, à la fois sereine, pacifique et déterminée, dont tout un peuple a décidé de prendre en main son destin politique après avoir pris en main son destin économique à d’autres périodes.
C’est pour moi, de plus, un grand plaisir d’accueillir un diplomate chevronné, grand connaisseur de notre pays, plein de sagesse en même temps que d’expérience, et qui a accepté de mettre ses talents au service de son pays dans une époque charnière. Alors permettez-moi de vous redire mes vœux de plein succès pour cette lourde, grande et belle mission qui est la vôtre et pour le tout nouveau gouvernement tunisien. Je vous l’ai dit, la France sera à vos côtés autant que vous le souhaitez, que le gouvernement tunisien le souhaitera, pour réussir sa transition vers la démocratie politique.
Au cours de notre entretien, nous avons parlé, je crois en toute confiance et même temps qu’amitié, et nous avons bien entendu évoqué nos relations bilatérales, des relations bilatérales auxquelles nous souhaitons donner un nouvel élan, car nous voulons que la Tunisie exemplaire montre au monde entier qu’elle est totalement soutenue, intégrée, accompagnée dans son mouvement par la France et bien entendu par l’Europe.
La France finalise un plan de soutien dont nous avons parlé, mais dont je vous ai dit que je souhaitais d’abord qu’il corresponde bien aux attentes et aux orientations qui sont les vôtres. Je souhaite donc que les autorités tunisiennes nous fassent part de leurs attentes. Vous m’avez dit que d’ici quelques jours à peine, vous me diriez quels sont les moyens que vous souhaitez voir mis en œuvre pour vous accompagner. Nous sommes prêts a mettre en œuvre ce plan très rapidement et en étroite concertation avec vous. Je pense effectivement que dans cette période, la rapidité et le caractère concret des mesures sont tout à fait essentiels.
Nous avons également, bien entendu, évoqué les relations de l’Union européenne et de la Tunisie. Nous en avions déjà parlé au Conseil des ministres des Affaires européennes lundi dernier, où j’avais personnellement plaidé, en quelque sorte, pour la Tunisie, à la fois pour l’aide et l’accompagnement à ces mesures, mais aussi, et - je pense que c’est très symbolique et très important - pour que l’on accélère le processus permettant à la Tunisie de bénéficier du statut avancé. C’est important, bien entendu, par ses conséquences et je pense que c’est très important aussi comme message de confiance qui sera envoyé par l’Union européenne à la Tunisie et au gouvernement tunisien.
L’Europe a très clairement montré au cours de ce Conseil des ministres des Affaires étrangères de lundi dernier qu’elle était prête à apporter toute l’aide souhaitée, et il est évident que je continuerai à veiller à ce que les choses se mettent en œuvre concrètement. Nous avons évoqué un certain nombre d’autres sujets de préoccupation commune, et notamment une vision stratégique, mais j’ai déjà été trop longue, je vous laisse la parole, Mon Cher Collègue.


Ahmed Abderraouf Ounaies
Ma chère collègue, Chers amis journalistes,
Je suis heureux de vous parler à côté de Michèle Alliot-Marie. C’est pour moi un honneur, c’était peut-être un petit rêve que je faisais, et que l’Histoire ou l’accélération de l’Histoire m’a permis de réaliser.
J’aime écouter Michèle Alliot-Marie en toutes circonstances et dans toutes les tribunes. Pour plusieurs raisons, et qui vont même au-delà du message politique et de la hauteur de vue qui caractérise cette femme - ou homme - d’État, je crois que l’Académie n’a pas tranché sur ce point. Moi, je l’ai tranché : je sais que vous êtes avant tout une amie de la Tunisie, parce que la France est l’amie de la démocratie, la France est l’amie de la liberté et donc Michèle Alliot-Marie, au nom de la France, est l’amie de la Tunisie d’aujourd’hui, qui aspire à enraciner la démocratie dans ses institutions, qui déjà a changé la pratique du gouvernement parce que maintenant la pratique de la démocratie a cessé d’être une espérance pour la Tunisie, a cessé d’être une promesse, elle est actuelle depuis le vendredi 14 janvier, où nous avions conclu une parenthèse d’un certain orage qui a soufflé trop longtemps sur la Tunisie, et nous avons enchainé le 17 janvier sur un gouvernement d’union nationale qui se donne comme objectif majeur le succès de la transition démocratique.
Nous commençons à manifester cette pratique démocratique par l’adoption d’un faisceau de mesures qui lèvent les anciens verrous sur la liberté de la presse, sur la liberté d’Internet ou 2 millions de Tunisiens ont montré leur brio pendant ces dernières semaines. Je dois dire que nous assumons la culture démocratique dans toutes ses conséquences. Dans ses vertus, dans ses contraintes et quelquefois dans ses retournements pervers. La France nous a devancés là-dedans, comme elle a anticipé dans beaucoup de domaines. Mais le prix vaut la peine d’être payé et cet engagement est irréversible.
Permettez-moi d’enchainer sur la relation de confiance que nous avons avec le gouvernement français. Sur le réconfort que nous avons trouvé dès l’amorce de notre nouvel engagement chez nos amis français, et d’abord chez Michèle Alliot-Marie. Elle a anticipé notre souhait d’engager un dialogue en profondeur pour dissiper les malentendus sur l’intelligibilité du mouvement social tel qu’il est lancé, sur la révolte nationale qui n’était qu’une quête de la dignité et de la participation égalitaire des revenus de la Nation qui ont été trop longtemps détournés au profit d’une région et de quelques familles.
La France, par la bouche de Michèle Alliot-Marie, a anticipé sur ce souhait et j’ai reçu son coup de fil d’encouragement, de réconfort et de solidarité avec un sentiment de fierté, je l’ai rapporté au gouvernement tunisien. Le gouvernement tunisien unanime, avec M. Ghannoushi, notre premier ministre, M. Mebazaâ, notre président intérimaire, lui adresse ses remerciements. Madame Alliot-Marie a encore anticipé sur nos souhaits au Conseil des ministres de Bruxelles avant même que je n’y arrive à mon tour mercredi. J’ai reçu les échos du plaidoyer qu’elle a entrepris pour la cause de la Tunisie nouvelle, et elle a constitué pour moi un accueil pour lequel je la remercie solennellement devant vous.
Madame Michèle Alliot-Marie, ne doutez pas de notre confiance, ne doutez pas de notre foi dans notre engagement à soutenir tout pas en avant en direction de la conquête démocratique, en particulier quand elle se produit dans un pays que vous connaissez que vous visitez en toute amitié et que vous êtes l’une des rares collègues à connaitre en profondeur jusque dans son histoire ancienne et archéologique. Cette expertise de votre part consolide l’élan de sympathie et de solidarité que vous m’avez déjà communiqué au téléphone.
Mais j’ajoute que les enjeux du présent sont trop forts pour sous-estimer la part de l’estime de la confiance et de la volonté politique, particulièrement entre nous deux. Et comme j’en ai eu l’assurance à l’avance et que je viens d’en avoir la réaffirmation aujourd’hui dans ce palais où se sont décidés tant de progrès, de pas de géant de la société tunisienne du XXe et XXIe siècle, j’y suis encore plus sensible, et je tiens à marquer ce vendredi comme les deux autres vendredi, celui de décembre ou a éclaté la protestation populaire à Sidi Bouzid, le vendredi où s’est conclue cette protestation devenue une révolte nationale, et Dieu a voulu que ce soit un vendredi ou vous m’accueillez dans votre ministère. Voila les 3 vendredi saints d’une révolte qui a abouti à une relance historique de la Tunisie du XXIe siècle.
La Tunisie qui compte inventer sa démocratie sans copier un quelconque modèle, sans reproduire n’importe quel conseil ou ingérence mais en se faisant humble. Nous ne prétendons pas à l’exemplarité. C’est votre travail de journalistes d’élaborer sur l’exemplarité de ce phénomène. Sachez simplement que nous nous focalisons sur la construction de la Tunisie, d’abord sur le succès de la transition démocratique.
Madame Alliot-Marie vient de me dire que toutes les ressources intellectuelles et diplomatiques de la France sont portées et que nous pourrons y faire appel si nous le souhaitons. Mais Madame, nous le souhaitons, je vous le réaffirme. Nos idées sont claires, nous savons avec quel concept nous abordons notre présent et notre avenir, et je crois que le succès de la Tunisie démocratique est un succès de la liberté dont l’onde de choc est partie à partir de Sidi Bouzid dans le monde. Ce n’est pas notre exemplarité qui a contaminé d’autres sociétés, c’est la liberté qui a, parce qu’elle est universelle, déclenché d’autres élans populaires.
Je leur souhaite de conquérir cette belle liberté dans laquelle la Nation française a tant contribué, depuis les lumières jusqu’à ce jour. Et pour cela, je tiens à affirmer mes remerciements à la Nation française, d’avoir offert un refuge et une protection aux militants de la démocratie à qui les portes de la Tunisie étaient fermees.la France les a accueillis et les a sécurisés. La France a offert à nos militants une tribune pour le rappel au monde et au peuple français en faveur de la liberté et de la démocratie. Comment ne serions nous pas reconnaissants à la France démocratique d’avoir accueilli nos enfants, chassés de leur pays par une parenthèse despotique qui a trop longtemps aliéné la société moderne que nous avions commencé par fonder en 1956 ? Comment ne suis-je pas reconnaissant à la France d’avoir offert cette tribune vers la société française et vers le monde, alors que nos militants étaient bâillonnés dans leur propre pays ? Cette première, cette part de la tête de pont démocratique de la Tunisie est soutenue par une large société démocratique tunisienne qui, par la voix du peuple et par la voix de ses élites, aspiraient à ce grand jour.
Ce grand jour, nous le célébrons ensemble, Madame Alliot-Marie, et nous souhaitons continuer le chemin avec votre compréhension, votre solidarité et votre confiance en nous. Je vous remercie de votre générosité intellectuelle, de votre amitié et de l’enthousiasme que vous mettez à nous entourer de votre diplomatie, l’une des plus compétentes du monde. Et permettez-moi de rendre hommage à l’un de ses grands enfants, Yves Aubin de la Messuziére, qui a été un très grand ambassadeur dans la Tunisie d’il y a à peine 10 ans. Je tiens dans cette maison à lui rendre hommage. Merci, Madame, de cet accompagnement de tous les temps au profit de la Tunisie, de l’attention et de la vigilance que vous souhaitez mettre entre nous pour aller le plus loin possible dans l’édification de cette Tunisie nouvelle, dans l’amitié, dans la solide compréhension que vous représentez au nom du gouvernement français.
Questions/Réponses
Q - Le site Mediapart vient d’affirmer que le jet dans lequel vous avez voyagé en Tunisie appartient au clan Ben Ali. Qu’avez-vous à dire ?
R - Le ministre d’Etat - D’abord que cette question n’est peut-être pas tout à fait à la hauteur des enjeux et du travail en commun avec le ministre. Mais, néanmoins, je vous répondrai. Je rappelle, je l’ai déjà dit d’ailleurs, que l’avion dans lequel j’ai fait le trajet Tunis-Tabarka est un avion qui appartient à la société Nouvelair, qui a été créée par M. Miled. M.Miled a été spolié et associé de force avec M. Trabels,i qui l’a obligé à fusionner Nouvelair avec sa petite compagnie Karthago. Dans cette opération, M. Trabelsi a pris 20% des parts et la présidence de la société. Alors que ce monsieur, qui avait fusionné les deux sociétés, ait voyagé dans cet avion, c’est possible, je n’en sais rien. Franchement, quand je monte dans un avion, je demande rarement qui l’a déjà utilisé. Et je tiens à vous l’annoncer puisque c’est une vraie nouvelle : M. Miled ne fait pas partie de la liste des personnalités tunisiennes soumises au gel de leurs avoirs par l’Union européenne. Cette liste a été établie à la demande des nouvelles autorités tunisiennes. Voilà, je pense, qui met un terme à vos interrogations. Si nous pouvions parler des vrais problèmes, des questions de fond.

Q - Etes vous venu avec la liste des personnes dont les avoirs ont été gelés par l’Union européenne ?
R - M. Ounaies - Que ce soient des biens, des meubles, des comptes ou je ne sais quels autres, je vous avoue que cela ne nous concerne pas comme gouvernement. Ceux contre lesquels des présomptions - parfois des preuves - existent, ont été transmis entre les mains de la justice tunisienne, qui est indépendante. Nous n’interfèrerons pas dans les enquêtes ni dans les sanctions éventuelles que ces personnes méritent.
Je puis vous assurer deux choses : c’est que la justice a accompli son travail préliminaire : elle a arrêté des listes de personnes incriminées, actuellement détenues, parmi lesquelles, en dehors des détenus, il y a quelques personnes en fuite, dont notre ancien président Ben Ali et son épouse.
Cette question ne nous concerne pas, elle concerne la justice.
Deuxièmement, au-delà des personnes formellement incriminées, il y a des personnes sous renseignements. Il y a donc une liste complémentaire et l’ensemble de ces listes ont été transmises à la demande du ministère de la Justice, à leurs collègues dans les ministères de la Justice et les systèmes judiciaires des pays où ils suspectent qu’il y a des biens dérobés. Eh bien, la justice européenne, la justice américaine, la justice tunisienne feront leur travail. Cette question ne concerne pas mon gouvernement, elle est dans de bonnes mains, elle est entre les mains d’une justice indépendante et autonome.
Permettez-moi d’ajouter que nous ne sommes pas concernés par ce harcèlement politique, par ce lynchage médiatique, ou politique ou physique. Cela ne concerne pas mon gouvernement.
C’est loin de la culture politique tunisienne, c’est loin de l’éthique tunisienne. Nous voyons plus loin, nous voyons une Tunisie réconciliée, je ne dis pas demain, après-demain, qui recueillera tous ses enfants, comme elle a lancé les instructions pour délivrer à tout Tunisien qui avait vécu en exil, loin de son pays, un passeport national. Quand nous avons vu ces Tunisiens rentrer avec leur passeport inauguré, les larmes aux yeux nous avons reconnu là une éthique tunisienne authentique et c’est cela qui nous intéresse.
Je vous remercie.

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