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Tunisie : le parti de Ben Ali sera dissous

Par ACTU TUNISIE - 7 février 2011 Aucun Commentaire





Quand il a reçu dimanche un journaliste de l'AFP dans un café de Tunis, le secrétaire général du RCD Mohamed Ghariani ne se doutait pas que quelques heures plus tard le tout puissant Rassemblement constitutionnel démocratique sous Ben Ali allait être suspendu.


Le ministère tunisien de l'Intérieur a annoncé dimanche soir la "suspension" des activités du RCD et la fermeture de tous ses locaux, en prévision de sa dissolution.
Sanglé dans un impeccable costume, Mohamed Ghariani en était encore, quelques heures avant cette annonce, à affirmer à l'AFP que le parti-Etat honni pendant les 23 ans de règne de Ben Ali avait sa place dans la nouvelle Tunisie démocratique.
Un seul coupable, à l'entendre: son fondateur en 1988, l'ex-chef d'Etat Zine El Abidine Ben Ali qui "a pris en otage ce parti, ses dirigeants et sa base pour préserver les intérêts" de sa famille. "Vous ne pouvez pas punir un parti et sa base parce que son président était corrompu", a plaidé Mohamed Ghariani, estimant que la dissolution du RCD serait une "erreur monumentale".
Pourtant, depuis que le président Ben Ali a fui le palais de Carthage pour l'Arabie saoudite le 14 janvier, les Tunisiens ont manifesté chaque jour à travers le pays pour la disparition pure et simple du RCD.
Le RCD qui, au temps de sa toute puissance, revendiquait plus de deux millions d'adhérents pour 10 millions d'habitants, peut changer, a assuré dimanche M. Ghariani. Et dans cette mue, "ceux qui ont retourné leur veste" n'auront plus leur place dans le nouveau RCD. "Quant aux membres impliqués dans la corruption, ils devront être jugés", a-t-il poursuivi.
Une réflexion interne est en cours, a-t-il indiqué. A la tête du parti depuis trois ans, M. Ghariani n'assure plus que les affaires courantes après la dissolution du bureau politique, le 20 janvier. Ce jour-là, les autorités de transition avaient décidé de séparer l'Etat et le parti, et de prendre possession des "biens mobiliers et immobiliers" du RCD.

Mohamed Ghariani a plaidé dimanche pour la "coexistence" et concédé que le RCD futur "ne sera pas un parti-Etat" et n'aura sans doute pas "la marge de manoeuvre d'avant" mais il veut être "une composante du nouveau paysage" et "espère participer aux prochaines législatives".
Officiellement, elles sont prévues dans six mois mais M. Ghariani ne pense pas qu'elles puissent se tenir "avant un an".
"Nous respecterons les résultats. Notre objectif n'est pas de revenir au pouvoir mais de (nous) intégrer dans le jeu politique de l'après-Ben Ali", a-t-il dit dimanche, avant de démentir une quelconque contre-révolution à l'oeuvre.

"Depuis deux semaines, on accuse le RCD d'avoir payé des gens pour se livrer à des actes de pillage et attaquer des administrations publiques pour semer le chaos. A-t-on arrêté des membres de ces bandes ? Ont-ils avoué être membres du RCD ou être payés par lui ?" "Nous ne voulons pas faire dérailler le processus" de transition, a assuré Mohamed Ghariani, en concluant d'une façon quasi surréaliste: "Cette révolution a mis fin a une situation anormale à la tête du pouvoir".


Le siège central du RCD où il avait l'habitude de recevoir ses visiteurs, a été saccagé par des manifestants et est sous bonne garde de militaires.
Source AFP

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