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Sousse - 4e session du colloque national d'arts plastiques

Par ACTU TUNISIE - 27 décembre 2013 Aucun Commentaire




L'œuvre d'art aujourd'hui, quelle présence et quelle participation?

Sousse -  4e session du colloque national d'arts plastiques

Le statut de l'œuvre d'art aujourd'hui, le défi de la sacralisation, l'art plastique et les mouvances sociales... , tels sont les principaux points évoqués lors de communications- débats données par d'éminents chercheurs et enseignants d'art plastique au cours de la 4e session du colloque national d'arts plastiques organisé à Sousse les 21 et 22 décembre 2013 par la Fédération tunisienne des arts plastiques (Ftap) et supervisés par le commissariat régional à la culture.

Le rapport entre l'art en tant que création qui se veut être absolument libre et la citoyenneté en tant que coexistence entre les libertés selon la loi universelle, tel est le thème abordé par Hafedh Dhahri, enseignant de philosophie moderne et contemporaine à la faculté des lettres et des sciences humaines de Sfax.

Il a mentionné les conditions d'une possibilité d'un rapport constitutif entre les deux sphères de la liberté dans une facticité créatrice du beau autant que du politique, soulignant que l'art était toujours collaborateur du rationnel politique pour situer les libertés cœxistantes dans le cours de l'Histoire que ce soit culturelle ou politique.

Si, toutefois, l'art fut depuis le siècle des lumières (XVIIIe siècle) désintéressé de la référence, il est appelé aujourd'hui à soutenir le «libre» même dans son avènement politique surtout ce qu'on ose appeler aujourd'hui l'âge révolutionnaire et sans s'égarer dans un engagement idéologique qui peut porter atteinte à l'espace public.

Il a indiqué que l'œuvre d'art n'est plus chez Toni Negri, philosophe italien contemporain, une sublimation ou une référence à une certaine nature, mais plutôt une production révolutionnaire des signes et des sujets esthétiques pour contrarier la servitude de l'homme au système hypercapitaliste et aboutir, enfin, à une «multitude» émancipatrice.

«Etre un artiste-citoyen, c'est apparemment entrevoir en soi-même sa propre identité autant que celle de l'autre», a-t-il conclu.

Art et fondement
«L'art est une activité transgressive qui vise la création des valeurs et du savoir. L'art est une essence imageante qui a pour finalité l'enrichissement de la toile de fond de la mémoire collective», a affirmé Khélil Gouia, plasticien, chercheur en techniques des arts, enseignant à l'ISAM de Sfax, au début de sa communication-débat portant sur «le fondement de l'art».

Qu'il s'agisse d'un art concret (configuration sensible) ou d'un art conceptuel (primauté de l'idée), l'œuvre d'art, aujourd'hui, essaie d'instaurer une manière d'être et de vivre dans une société moderne ouverte.

«L'art est l'expression de la conscience révolutionnaire dans le sens où il doit assumer la valeur de la coexistence, de la liberté, de la délivrance et de l'émancipation. L'art est une lutte perpétuelle contre le solipsisme et la violence», a-t-il conclu.
L'art et la révolution.

Au cours de son intervention-débat portant sur «L'art et la révolution», Brahim Azzabi, président de la Ftap, a évoqué les divers courants artistiques qui ont suivi la révolution dont il a cité, entre autres, la caricature, le graffiti, les fresques...

Il a évoqué notamment les caricatures de Chedly Belkhamsa et de Lotfi Sassi parues dans les diverses rubriques de La Presse et qui ont critiqué de manière intelligente et humoristique les aspects de la vie socio-politique post-révolutionnaire. Il a remarqué que les fresques et les graffiti dans les rues ont été agressés par le collage d'affiches.


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