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L'émotion est vive en Tunisie, où la violence est encore montée d'un cran, jeudi 1er novembre au soir. Sur la chaîne Ettounsiya, l’imam salafiste de la mosquée Ennour, dans la banlieue de la Manouba à Tunis, Nasreddine Aloui, a appelé la jeunesse à mourir en martyr pour lutter contre le gouvernement.
 
 
 
En Tunisie, c’est un choc. Jeudi 1er novembre au soir, au cours d’une émission télévisée de la chaine Ettounsiya et devant deux ministres, l’imam salafiste Nasreddine Aloui n’a pas hésité à appeler les jeunes tunisiens à se préparer à mourir pour lutter contre le pouvoir. « J'ai préparé mon linceul après la mort de deux martyrs et j'appelle les jeunes du réveil islamique à faire de même car le mouvement Ennahdha et d'autres partis politiques veulent des élections sur les ruines et les cadavres du mouvement salafiste », a lancé le nouvel imam de la mosquée Ennour, dans la banlieue de la Manouba, à Tunis, en brandissant un drap blanc à la caméra.

Son prédécesseur est l'un des deux militants salafistes tués par les forces de l'ordre mardi, en riposte à une attaque contre deux postes de la garde nationale. « Je vais faire la guerre à ces gens là, a-t-il poursuivi, car le ministre de l'Intérieur et les dirigeants d'Ennahdha ont choisi les États-Unis comme leur bon dieu, ce sont [les Américains, NDLR] qui écrivent les lois et préparent la nouvelle Constitution », a-t-il martelé, toujours lors de son passage en direct à l'antenne.


« Ce genre de discours est en partie responsable du sang versé, tu ne réalises pas que tes mots sont comme des balles. Je suis surpris de ton refus de l'autre », a riposté Ali Larayedh, le ministre tunisien de l'Intérieur. Également présent sur le plateau, Samir Dilou, ministre tunisien des droits de l'Homme, a surenchéri : « Tu n’es pas digne d'être un imam, ce discours est de l'incitation à la haine ».
Le porte-parole d’« Ansar al-charia », dont le leader est recherché pour avoir appelé à prendre d’assaut l’ambassade américaine, le 14 septembre dernier, a cependant essayé d’éteindre l’incendie provoqué par les paroles de l’imam Alaoui. « La Tunisie est une terre de prédication et non de jihad », a déclaré Abou Iyed, sur l’antenne d’Express-FM. Et de souligner que, selon lui, « le mouvement salafiste est victime d'une répression systématique. (…) On doit prendre en compte la situation psychologique de nos frères [comme l'imam de la mosquée Ennour, NDLR] parce qu'ils ont eu deux martyrs », a-t-il essayé de relativiser.

Selon le ministre des Affaires religieuses, Noureddine El Khadmi, une centaine de mosquées tunisiennes sont sous le contrôle d'islamistes radicaux. Il a rejeté l’appel à la violence de Nasreddine Aloui, tout en soulignant l’irresponsabilité de ce dernier, dont la nomination n’a pas relevé de son ministère, a-t-il souligné. Une enquête a été ouverte par les autorités tunisiennes contre l'imam de la mosquée Ennour pour incitation à la haine.

(Avec AFP)

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