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Plusieurs centaines de policiers tunisiens ont brièvement manifesté, jeudi 1er novembre au matin, devant le ministère de l'Intérieur. Ils réclament plus de moyens et dénoncent les agressions dont ils sont victimes, notamment de la part d'islamistes radicaux.
 
Pris entre l’inertie – voire le laxisme – du gouvernement et la violence des islamistes radicaux, les policiers tunisiens se sentent souvent démunis et abandonnés par leur hiérarchie. Quelques centaines d’entre eux ont manifesté pendant une heure devant le ministère de l'Intérieur, jeudi 1er novembre au matin, pour dénoncer cette situation.

La grogne a été déclenchée par l'attaque au hachoir d'un officier de la garde nationale, samedi dernier, dans la banlieue de Tunis par un militant salafiste. L'arrestation de suspects dans le cadre de cette affaire a déclenché mardi des violences dans le même quartier. Deux postes de la garde ont été attaqués, deux assaillants ont été tués et deux agents blessés, selon le dernier bilan officiel annoncé jeudi. L'état d'urgence a été prolongé de trois mois dans le pays.

Policiers, agents de la garde nationale, de la protection civile et même de la garde se sont donc rassemblés pour réclamer en particulier des équipements supplémentaires et des instructions leur permettant d'user de tous les moyens nécessaires pour assurer leur sécurité lorsqu'ils sont victimes d’agression.

« Nous dénonçons les violences contre les agents et demandons au gouvernement de prendre les mesures nécessaires très rapidement pour protéger les agents et leurs familles qui sont menacés », a déclaré Sami Gnaoui, un responsable du Syndicat général de la garde nationale. Le manque de reconnaissance de la population tunisienne est également un problème pour les forces de l’ordre, qui restent assimilées au régime de l’ancien président déchu Zine el-Abidine Ben Ali.
« Depuis la chute du régime, la police a perdu son prestige. Elle n'est pas respectée par le peuple ce qui accroît les risques d'agressions. Lorsqu'un agent de police perd son prestige, c'est tout l'État qui perd son prestige », estime Moez Dababi, du Syndicat de la protection civile.

Mais les manifestants n’ont pas contribué à redresser leur image en prenant à partie une célèbre militante des droits de l'Homme venue pour apporter son soutien, Radhia Nasraoui. Celle-ci a été bousculée et insultée. « Elle n'arrête pas de nous insulter et elle vient à un rassemblement des forces de sécurité », s'est emporté un policier.
Radhia Nasraoui ne fait pourtant que recenser depuis des années les violences policières commises en Tunisie, dénonçant notamment la persistance des mauvais traitements dans les commissariats depuis la révolution de 2011.

(Avec AFP)

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